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L’économie circulaire

Dans le cadre de la transition écologique, une stratégie d’orientation vers l’économie circulaire se met en place en France depuis plusieurs années, stratégie que le secteur de la construction a l’ambition de porter au travers de solutions innovantes ou de rupture. L’économie circulaire fonctionne en boucle favorisant l’éco-conception, priorisant le réemploi et faisant du déchet une ressource.

Les enjeux du développement d’une économie circulaire sont forts. En effet, les bâtiments, tant pour leur construction que leur fonctionnement, représentent actuellement 40% de la consommation européenne en énergie et plus de 50% des matières premières extraites. En France, le secteur du bâtiment génère environ 42 millions de tonnes de déchets chaque année, soit plus que les ménages (30 millions de tonnes) mais 4 à 5 fois moins que les travaux publics (185 millions de tonnes). Ces déchets de bâtiment proviennent en quasi-totalité (93 %) des travaux de démolition/réhabilitation, la construction neuve représentant le solde. 

Le contexte de transition environnementale du bâtiment, portée par différents textes législatifs et expérimentations nationales, impose une réduction significative des impacts environnementaux, notamment carbone, des ouvrages. La loi ELAN (ou loi logement 2018) reflète la « stratégie logement » du gouvernement et prépare la réglementation environnementale, la RE2020, en définissant les performances énergétiques et environnementales et en visant à réduire l’empreinte carbone des bâtiments neufs sur l’ensemble de leur cycle de vie. Elle s’est appuyée notamment sur l’expérimentation E+C-. Il est pourtant essentiel d’observer d’autres indicateurs que le seul carbone comme l’épuisement des ressources, l’utilisation de matières ou la production de déchets, autant de critères qui sont au cœur de l’approche d’économie circulaire telle que définie par la loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire » promulguée en février 2020. 

Loi pour l’Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique (ELAN) (2018) 

Article 178 « Pour les produits de construction et équipements, les modalités de calcul et de formalisation des informations sont : 

  1. Les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie ;
  2. Leur contribution au stockage du carbone de l’atmosphère pendant la durée de vie des bâtiments ;
  3. La quantité de matériaux issus de ressources renouvelables ou du recyclage qui leur sont incorporés ;
  4. Pour certaines catégories de produits et équipements, leurs impacts sur la qualité de l’air intérieur du bâtiment ;
  5. Les obligations de mise à disposition du public de ces informations ;
  6. Les obligations de compétences et la garantie d’indépendance et d’impartialité des personnes vérifiant ces informations. »

Article 181 : « Un décret en Conseil d’Etat détermine : […] les exigences en matière de recours à des matériaux issus des ressources renouvelables ou d’incorporation de matériaux issus du recyclage. »

Loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) (2020)

Article 13 : « Afin d’améliorer l’information des consommateurs, les producteurs […] informent les consommateurs, par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié, sur leurs qualités et caractéristiques environnementales, notamment l’incorporation de matière recyclée, l’emploi de ressources renouvelables, […]. Ces qualités et caractéristiques sont établies en privilégiant une analyse de l’ensemble du cycle de vie des produits. Art. 58 : A compter du 1er janvier 2021, les biens acquis annuellement par les services de l’Etat […] sont issus du réemploi ou de la réutilisation ou intègrent des matières recyclées dans des proportions de 20 % à 100 % selon le type de produit. »

L’Economie Circulaire consiste à passer d’un mode de production et de consommation linéaire où les matières sont extraites, utilisées pour fabriquer des produits qui sont consommés puis jetés, à un modèle circulaire utilisant les déchets produits en tant que ressources.

L’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en contribuant au bien-être des individus. 

Les 3 domaines de l’économie circulaire (ADEME)
En 2018, l’Alliance HQE-GBC publie le cadre de définition de l’économie circulaire dans lequel 15 leviers d’actions ont été identifiés pour intégrer les principes d’économie circulaire aux bâtiments. 
Le cadre de définition de l’Economie Circulaire pour le bâtiment : 15 leviers pour agir (Alliance HQE-GBC)
Le cadre de définition de l’Economie Circulaire pour le bâtiment : 15 leviers pour agir (Alliance HQE-GBC)

En savoir plus :

Les déclarations environnementales comportent de nombreux indicateurs clés pour appréhender l’intégration du projet de construction ou de rénovation dans une démarche d’économie circulaire :

  • Epuisement des ressources abiotiques fossiles et non fossiles telles que l’argile, le calcaire, l’or, le cuivre… et son unité est l’équivalent antimoine (kg Sb). Plus la ressource est considérée comme rare et exploitée, plus la valeur de l’indicateur augmente. L’ADP antimoine vaut 1 mais celui de l’argile vaut 2,99.10-11 alors que celui de l’argent 1,84.
  • Utilisation des matières secondaires (réemployées, réutilisées et recyclées) en kg
  • Indicateurs production de déchets tout au long de son cycle de vie en kg : non dangereux, dangereux et radioactifs
  • Flux sortants : matériaux destinés à la réutilisation, au recyclage, à la récupération d’énergie en kg

L’économie circulaire concerne aussi les flux énergétiques et les FDES et PEP vous informent sur l’usage d’énergie récupérée (utilisation de combustibles secondaires renouvelables et non renouvelables) et l’énergie produite valorisée du produit

Une méthode pour spécifier les flux grâce à des données déjà disponibles dans la Base

Le MFA (Material Flux Analysis ou Analyse des Flux de Matière) est une méthode quantitative qui permet de déterminer le flux de matière et d’énergie. Déjà éprouvée, elle peut s’adapter à différentes échelles de territoires. Appliquée au bâtiment, ses principes essentiels sont : 

  • Suivi des flux produits au niveau d’un bâtiment, aux différentes étapes de son cycle de vie
  • Suivi de l’intensité de transport associé aux produits et aux déchets
  • Utilisation des données de l’ACV bâtiment grâce à un périmètre théorique identique à l’ACV bâtiment
  • Utilisation de la Base INIES pour alimenter les flux de l’étude.

Les champs numérisés de la Base INIES utiles et disponibles pour cette méthode sont : 

  • Les indicateurs ACV
  • Les distances de transport au chantier (A4) et vers les exutoires (C2)
  • Les produits constitutifs de l’unité fonctionnelle en masse (kg) avec et sans emballage
Le principe de la méthodologie MFA
Le principe de la méthodologie MFA
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Ressources documentaires associées